Nous venons de vivre une session supplémentaire du Parlement assez surprenante. D'habitude, quand un nouveau Président est élu, il s'efforce de mettre à profit les cent premiers jours de son pouvoir pour donner l'impulsion à de profonds changements. Cette année, le Gouvernement a au contraire choisi de parer au plus pressé en renvoyant à plus tard les décisions importantes. Or, la gravité de la crise appelait des décisions fortes pour muscler l'économie française et faire progresser une Europe politique qui assume les exigences du maintien dans la zone euro.
Deux textes seulement ont été adoptés lors de la session extraordinaire du Parlement de juillet!
Le premier, pour colmater la brèche ouverte par le Conseil Constitutionnel dans la répression du harcèlement sexuel, était indispensable. Il a été voté à l'unanimité.
Le second était destiné à prendre des mesures complémentaires pour la réduction des déficits . Le budget voté en décembre n'est pas remis en cause, mais 7 milliards de recettes supplémentaires
sont créées par des prélèvements sur les entreprises et sur les ménages les plus aisés. Il est bien normal que la nouvelle majorité fasse ses propres choix. Notons qu'ils ne comportent pas de
mesure d'économie et que les prélèvements sur les entreprises seront en réalité reportés sur les salariés sous forme de stagnation des salaires et sur les consommateurs par des hausses de prix.
Il est donc fallacieux de prétendre que les ménages ne seront pas touchés.
Ils le seront d'autant plus que:
1) les heures supplémentaires seront fiscalisées;
2)tout indique que la CSG sera augmentée.
Le Gouvernement supprime cependant la hausse d'1,6% de la TVA prévue pour octobre. Il oublie cependant de dire que dans le même temps, il supprime aussi l'exonération de cotisations familiales
qui devait compenser cette hausse de TVA en diminuant les prix de revient des entreprises pour éviter la hausse des prix de vente des biens et services aux consommateurs.
L' annulation de cette réforme est regrettable: elle permettait de financer de plus en plus la sécurité sociale autrement qu'avec des cotisations sur les salaires car celles-ci jouent
contre l'emploi et contre la hausse des salaires. Il est vrai cependant que la reforme avait été votée dans la précipitation en pleine campagne présidentielle, ce qui a provoqué une polémique qui
ne lui donnait pas les meilleures chances de survie. Dommage, car cette idée, qui n'est pas plus de droite que de gauche, est désormais tuée.