Événement exceptionnel à Paris ce dimanche: les éleveurs ont défilé avec vaches, chevaux et moutons pour alerter les Français sur la dégradation de leur situation. Après la crise du lait de 2008,
la crise actuelle parait plus profonde encore. Certes, les prix semblent devoir se redresser après une forte baisse ces derniers mois, mais les trésoreries sont au plus bas et de nombreuse
exploitations sont en péril. En cause de nombreux facteurs: coûts croissants des intrants (énergie, céréales, produits phytosanitaires), charge des emprunts consolidés en 2009, poids des normes,
qui augmentent les prix de revient sans que ceux-ci puissent être répercutés sur les prix de vente, le partage de la valeur ajoutée se faisant au détriment des producteurs, en faveur des
transformateurs et des distributeurs.
Si les montants de la politique agricole commune sont presque préservés pour les prochaines années, la directive nitrate, les modalités du "verdissement", et la "convergence" des aides,
destinée à assurer leur neutralité par rapport à chaque spécialité agricole, continuent à inquiéter fortement les éleveurs. De même, les initiatives du Gouvernement, soucieux de ménager les
Verts et préférant les consommateurs aux producteurs, sont un motif supplémentaire de préoccupation . Attention de ne pas laisser dépérir cet atout majeur pour l'emploi, pour l'équilibre
alimentaire et pour l'aménagement de nos territoires ruraux qu'est l'élevage français!