J'étais à Shangaï, Nankin et Pékin du 27 juin au 4 juillet derniers, à l'invitation de l'Assemblée populaire nationale de Chine, avec six autres collègues sénateurs membres du groupe d'amitié France-Chine.
Une semaine, c'est court pour pouvoir revenir en France avec des impressions définitives, surtout s'agissant d'un pays comme la Chine!
Le mieux est donc de rester factuel.
Le visiteur ne peut qu'être frappé par le formidable développement urbain d'une partie de la Chine, avec des constructions de grande hauteur qui poussent comme des champignons pour abriter les nouveaux travailleurs de l'industrie et des services. Sont tangibles aussi la croissance économique sans précédent dans l'histoire d'auucn pays au monde, l'intensité des transports aeriens, ferroviaires et routiers, la réalité d'une pollution oppressante, l'animation des rues, le naturel avec lequel l'étranger peut librement circuler en ville au milieu des Chinois sans être observé ou remarqué...
Au-delà de ces impressions, le plus remaquable fut d'entendre les dirigeants chinois exprimer les ambitions de leur pays avec une grande intelligence et avec le souci de convaincre que la Chine s'inscrit dans la vision d'un monde multipolaire en rejetant toute forme d'hégémonisme vis à vis d'elle-même aujourd'hui, vis à vis des autres demain. C'est la motivation de son entente avec la France de Jacques Chirac face à la guerre américaine en Irak en 2003, qui nous a été rappelée à plusieurs reprises. Cela n'empêche pas un très fort patriotisme, que les résultats économiques obtenus nourrissent, même si les autorités chinoises sont évidemment préoccupées par les difficultés d'absorption d'un exode rural massif, par des tensions sociales sporadiques, par la lutte contre la pollution et par la gestion des aspirations nouvelles d'une bourgeoisie de plus en plus nombreuse, que le bien être matériel et la réussite professionnelle ne suffisent pas à combler.
Le parti comuniste chinois conduit la Chine avec autorité, sans beaucop s'embarrasser d'idéologie, montrant du discernement. Il s'inscrit ainsi dans une tradiiton historique millénaire qui rend indissociables la puissance du pouvoir central, la prospérité économique et l'unité des Chinois.
La coopération économique franco-chinoise, comme on le sait, se caractérise par un déficit français massif. Il ne se comblera pas en un jour. Mais il nous appartient, avec nos industriels de l'automobile, du nucléaire, de l'assainissement et des réseaux d'eau, de l'aéronautique... de nous rendre indispensable au développement chinois. Les discussions en cours pour installer en Chine une industrie du recyclage des combustibles nucléaires sont prometteuses, comme les résultats attendus par le groupe PSA cette année, dont la Chine est devenue le premier marché.